Du fait du réchauffement climatique, la montée des eaux risque d’impacter fortement les ressources en eau douce, notamment dans les régions du globe où celles-ci dépendent uniquement de l’eau de pluie et du dessalement. Dans les régions côtières, ut notamment chez nous à Dunkerque, une augmentation notable des précipitations va entraîner non seulement davantage d’inondations et de ruissellement mais aussi des intrusions d’eau salée dans les réserves d’eau douce.
Pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce scenario catastrophe si rien n’est fait, quoi de mieux qu’une petite sortie aux Pays-Bas. Nos proches voisins néerlandophones sont en effet directement confrontés à la menace d’une montée des eaux, un tiers de leur territoire étant situé sous le niveau de la mer. Comment se préparent-ils à ces bouleversements climatiques impactant sous peu leur vie quotidienne ? Qu’à-t-on à apprendre de ces pionniers européens en termes de développement durable et d’économies d’énergie ?
C’est ce que les élèves de 2D3-4-5-9-10-11-12 sont allés étudier au cours d’un déplacement à Rotterdam, Amsterdam et Zélande les 8, 9 et 10 juin 2022. Au menu ? visite du Deltapark Neeltje Jans en Zélande, du Science center NEMO et du jardin zoologique Artis à Amsterdam, puis du Musée de Cruqius, à Haarlemmermeer.
Le musée du Deltapark Neeltje Jans (ancien Delta Expo) est installé sur le site du gigantesque barrage de l’Escaut oriental, destiné à protéger la Zélande des inondations. Des expositions expliquent comment le plan Delta a été mis en place suite aux inondations de 1953 dans le but de protéger la côte mais aussi les polders sur un territoire assez vaste. Un film documentaire et des maquettes illustrent ces travaux titanesques. Des activités expérimentales sont aussi proposées dans le but de faire comprendre les dangers encourus pour la région avec la montée probable du niveau des eaux et leurs impacts sur le plan humain, écologique et aussi économique.
Les expositions que proposent le centre scientifique NEMO permettent de faire le lien avec les cours abordés jusqu’à présent tant en physique qu’en chimie, notamment sur la lumière, les ondes électromagnétiques et sonores ainsi que les forces et leurs effets mais aussi sur l’infiniment petit et l’infiniment grand. Ces expositions sont souvent accompagnées d’expériences simples qui peuvent permettre aux élèves de revoir des notions qu’ils ont abordé sous un angle plus ludique. L’exposition sur l’eau pour tous, en accord avec le thème défis du XXIème siècle convertir l’énergie et économiser les ressources, où une utilisation raisonnée de l’eau, son stockage et son transport en terme d’énergie peut apporter des compléments à la partie du programme sur les conversions d’énergie et l’économie des ressources, notamment le stockage et la conversion de l’énergie chimique. Celle consacrée aux actions mécaniques permet de montrer des applications directes de celles-ci dans la vie de tous. Une autre exposition est consacrée aux économies d’énergie, à la production d’électricité dans le cadre du développement durable et aux dernières inventions technologiques qui jouent un rôle important dans notre vie quotidienne.
Le musée de Cruquius est à l’origine une station de pompage qui a servi à assécher des parties du lac Haarlemmermeer faisant place à un paysage de polder hollandais. Il permet de tout connaître sur les polders et les travaux d’assèchement ou de drainage, en particulier à l’aide d’une maquette animée qui résume l’histoire du combat mené par les Néerlandais contre les eaux mais aussi sur des techniques modernes de gestion de l’eau aux Pays Bas.
Le voyage aura permis, par la visite de musées ou bien par l’observation sur le terrain d’aménagements réalisés par l’homme, de voir des solutions possibles pour d’une part contrer la montée des eaux due au réchauffement climatique et pour d’autre part limiter les rejets de gaz à effet de serre en développant des énergies renouvelables non polluantes.
Ajoutons que la visite du jardin zoologique Artis a permis d’illustrer le thème de la biodiversité, son équilibre fragile et aussi l’impact de l’homme sur l’environnement, thèmes abordés dans le programme de sciences de la vie et de la terre de seconde et de première aussi bien en enseignement scientifique qu’en enseignement de spécialité.
La visite du musée à ciel ouvert du Zaanse Schans a quant a elle répondu à un objectif un peu plus culturel puisque les élèves ont découvert un village historique doublé d’un écomusée des traditions hollandaises, avec des moulins, des maisons et des ateliers artisanaux (fabrique de fromages, de sabots, distillerie) datant des XVIIe et XVIIIe siècles.
La visite du centre ville de Rotterdam a permis de faire découvrir les bénéfices d’une urbanisation raisonnée et responsable avec des constructions originales avec le souci constant de préserver l’environnement sans pour autant renier sur la qualité de vie de ses habitants. Le marché couvert Markthall ou le pont Erasme sont à ce sujet des exemples de prouesse architecturale à la fois élégante et pratique.
La promenade en bateau sur la nouvelle Meuse a enfin permis d’admirer le panorama urbain de la ville de Rotterdam avec ses bâtiments imposants et modernes mais également de découvrir son port, l’un des plus grands en Europe, avec notamment une vue unique sur les chantiers, les docks et les installations hypermodernes de transbordement de milliers de conteneurs, tout ceci au milieu du trafic intense des bateaux maritimes et fluviaux.
À noter que nos élèves ont eu le privilège d’être hébergés à l’auberge de jeunesse Stay Okay à Heemskerk, un superbe château du 14ème siècle niché dans un écrin de verdure, au confort et à la nourriture sans pareil… Ils ont adoré !