Lundi 23 mai 2022, les secondes santé-social de madame Lété accueillaient Fayçal Meguenni, au gymnase du lycée. Cet athlète de haut niveau membre du collectif France de Boccia (catégorie BC2), et trois fois champion de France dans cette discipline, a la particularité d’être atteint d’infirmité motrice cérébrale (IMC) depuis sa naissance. Un handicap qui ne l’a pas empêché de suivre ses rêves et de se battre dans la vie avec une détermination sans égal. Rencontre avec cette personnalité hors-du-commun, à l’énergie et la combattivité communicatives.
À 25 ans à peine, Fayçal Meguenni prépare son prochain défi: participer et remporter les JO de Paris de 2024. Sa discipline ? La boccia, un un sport de stratégie qui s’apparente à la pétanque et qui se pratique en fauteuil roulant: le but étant de lancer ou faire rouler ses balles de couleur au plus près possible de la balle blanche, appelée “Jack”. Mais avant de passer maître en la matière, le Grande-Synthois a du combattre ses propres clichés…
« La pétanque ? C’est pour les vieux …! »
«J’ai découvert la boccia à l’âge de 10 ans, à l’Institut d’Éducation Motrice de Zuydcoote, explique l’athlète. Au départ, je pensais que ça n’était pas pour moi : la pétanque ? C’est pour les vieux ! ». Pourtant, une initiation et quelques tentatives plus tard, le voilà pris au jeu. Un peu plus tard, la chance lui sourit: « En 2018, je gagne ma première médaille internationale en équipe. Lors de cette année, je remporte également l’aventure Boccia ». Lors de sa première participation aux Championnats de France, il décroche le titre de vice-champion. Puis tout s’enchaîne très vite, et le rêve de gosse de faire partie de l’Équipe de France d’une discipline sportive se réalise. De la chance ? « Surtout beaucoup de travail », précise Fayçal.
Quant à la consécration, il l’obtient en devenant trois fois champion de France. Reste l’objectif ultime des JO, que Fayçal prépare activement grâce à l’aide précieuse de Sarah Hochin, sa dynamique coach tout terrain. Titulaire d’un Master en activités physiques adaptées, la jeune femme originaire de Dunkerque (aujourd’hui basée à Tours) a pris soin d’expliquer son parcours et ses missions.
Les défis des sportifs handisport
Si aujourd’hui, Fayçal peut se targuer d’avoir un palmarès impressionnant et voyager jusqu’à Rio grâce à la boccia, il sait aussi que sa place n’est pas acquise définitivement. À l’inverse d’un Mbappé ou de n’importe quel athlète de haut niveau valide, il doit régulièrement défendre son statut en individuel comme en équipe. Le duo reste positif malgré tout, et regarde en direction des JO de 2024.

Un peu timides au début de l’échange, nos secondes santé-social ont pu poser toutes les questions qu’ils souhaitaient sans tabou: le handicap au quotidien, la vie privée, les entraînements, les obstacles, les espoirs, etc. Un exercice auquel Fayçal s’est livré en toute transparence et bienveillance, laissant entrevoir son deuxième combat: gagner en autonomie au quotidien et obtenir un appartement à lui (pour l’heure le jeune homme est hébergé chez ses parents et accueilli trois jours par semaine en foyer de vie).

Place ensuite à une démonstration pratique de boccia au gymnase (bravo d’ailleurs aux élèves, bien meilleurs que leur prof-doc… et mention spéciale à madame Lété et monsieur Lecomte pour leur performance exceptionnelle !). Si Fayçal a naturellement gagné haut-la-main ce match amical, la rencontre a eu le mérite de casser les frontières symboliques le temps d’un jeu: profs/élèves, valides/en situation de handicap, etc. Pas de différences, que des plaisirs simples, celui de jouer et de se dépasser avec positivité… Merci à toi, Fayçal !



Pour suivre et encourager Fayçal :
Insta: @faycalmeguenni
Facebook: Fayçal Meguenni Boccia BC2