Nous reproduisons ci-dessous (et en avant-première) le compte-rendu journalistique de la rencontre du 24 février dernier entre nos élèves et Nina Faure, autour des violences gynécologiques. Merci à Clémentine Beddeleem pour cet article qui paraîtra en version papier dans le prochain magazine lycéen ZooM.
Jeudi 24 février, de 14h à 16h, les Ambassadeurs du Vivre-ensemble, Contre le Harcèlement et quelques curieux.ses ont participé à un ciné-débat autour des violences gynécologiques. Nina Faure, réalisatrice du documentaire Paye (pas) ton gynéco sorti en 2018 nous a honoré de sa présence. La réalisatrice de ce film coup de poing d’une vingtaine de minutes est aussi co-autrice de Notre corps, nous-mêmes, un manuel de santé féministe.
Après une brève introduction, Nina Faure nous a projeté son documentaire. Celui-ci lui est venu à l’idée au hasard du tournage d’un film intitulé Le plaisir féminin qui sortira en fin d’année. Ce court-métrage est une immersion dans le suivi gynécologique d’une femme, une expérience sociale dénonçant avec brio les pratiques médicales désuètes infligées aux femmes et les discours qui les légitiment. À travers ce documentaire, la réalisatrice nous fait réfléchir sur cette aberration médicale et soulève par ailleurs de nombreuses problématiques liées à l’égalité hommes-femmes, la contraception, l’éducation sexuelle des jeunes, les enjeux LGBTQIA+, etc.
Autant de thématiques ayant permis aux élèves d’exprimer leurs propres questionnements dans un cadre confidentiel, sécure et bienveillant. Paye (pas) ton gynéco a suscité des interrogations voire une certaine indignation face à l’inaction du corps médical vis-à-vis de violences avérées, répétées et documentées. Mais avec l’optimisme qu’on lui connaît, Nina Faure a mis en avant l’intérêt croissant de l’opinion publique pour ces questions à la suite de la diffusion du documentaire.
Une lente évolution des pratiques, mais un espoir de changement pour les jeunes
Un temps d’échange privilégié (libre et respectueux) entre les élèves et la réalisatrice s’est ensuite tenu et a permis de faire émerger des questions parfois délicates sur la sexualité, et le plaisir féminin, notion encore taboue et pétrie de fausses représentations. La rencontre a été un véritable succès et a par la suite entraîné de nombreuses discussions dans les couloirs du lycée. Preuve en est que les lycéens ne sont pas des êtres apathiques rivés à leur téléphone!
Reste à présent à l’École de la République de s’emparer de la lourde responsabilité de nous offrir une éducation à la sexualité digne de ce nom… pour mettre enfin un terme à l’éternelle éducation à la reproduction hétéronormée.
Leurs réactions à chaud…
« Des réponses à nos questions » est ce qui ressort le plus des retours lycéens suite à la rencontre avec Nina Faure. À égalité avec le caractère choquant des violences systémiques du corps médical contre les femmes: « J’ai été scandalisée par les réactions des spécialistes en gynécologie que j’ai trouvées absolument déplacées. il y avait un manque de respect flagrant dans leur propos ». Une autre lycéenne s’est dite « outrée par le discours tenu par le président de l’association des gynécologues ». Dernier point, la plupart des participant.e.s ont salué l’initiative de cette rencontre et l’espace de parole libre dans lequel elle s’insérait: « Il n’y a pas que les garçons qui ne sont pas assez informés. Je trouve que nous ne sommes pas suffisamment mises au courant sur ce qui peut nous attendre lors d’une première visite chez le gynécologue donc c’est super appréciable pour nous d’avoir pu disposer de ce temps d’information et d’avoir pu assister à une telle liberté lors des échanges ! ». À refaire, donc…
Clémentine Beddeleem (T-G05)






