Grâce au précieux soutien du Goethe-Institut, le lycée Angellier a eu le plaisir d’accueillir Leonard Scheicher pour un échange inédit avec nos élèves germanistes. Dans le cadre de la Semaine franco-allemande qui s’est déroulée du 18 au 27 janvier 2019, le comédien -tête d’affiche de La Révolution silencieuse– était en effet l’invité de marque du Lycée Faidherbe de Lille à l’occasion de leur Festival du film allemand.
Petit compte-rendu signé Emma Theobald (élève de terminale L et journaliste en devenir) suivi des photos de la rencontre et des questions posées par nos élèves.
Leonard Scheicher : « Ma meilleure expérience fut mon premier rôle principal en tant que boxeur »
Leonard Scheicher, jeune acteur allemand de 26 ans en pleine ascension, a été invité au lycée lundi 21 janvier 2019. Suite à la projection au Studio 43 du film La Révolution Silencieuse (Das Schweigende Klassenzimmer) où il incarne un héroïque lycéen de 18 ans, les élèves germanistes ont pu savourer pleinement cette courte mais passionnante escapade cinématographique au CDI du lycée, le tout en allemand bien-sûr !
Petit rappel des faits : La Révolution Silencieuse nous transporte en RDA en 1956. Dans cette Allemagne de l’est alors occupée par les soviétiques, une poignée de lycéens décide d’observer une minute de silence en hommage aux révolutionnaires hongrois réprimés par l’armée rouge. C’est le début d’un scandale d’État et d’un destin bouleversé pour ces futurs bacheliers…
Tête d’affiche du film, Leonard Scheicher interprète Théo Lemke, un jeune prêt à tout pour défendre des valeurs de loyauté, d’amitié et de liberté. La discussion avec les élèves d’Angellier s’est donc naturellement portée sur la difficulté de ce rôle mais aussi l’héritage historique des événements portés à l’écran : quelle image de l’ancien État subsiste dans les mémoires ? Existe-t-il encore des différences entre les anciennes RFA et RDA, près de 50 ans après la « chute du mur » (prononcé en français avec un léger accent par l’acteur) et la réunification ?
Leonard Scheicher n’a pas hésité à lever le voile et a expliquer que l’ex-RDA reste quelque peu marginalisée : « Ses côtés positifs n’ont pas été mis en avant, il a fallu suivre le modèle de l’ouest ». Il constate donc qu’elle demeure en retard sur le reste du pays (« salaires plus bas », cite-t-il), ce qui explique en partie que certains de ses concitoyens voient en « Alternative für Deutschland » ou en l’extrême droite une solution pour le pays.
Un premier rôle à dimension historique
L’échange a également permis aux jeunes germanistes de découvrir le regard de l’acteur sur les dessous du milieu cinématographique : de l’ambiance sur le plateau (« comme une vraie salle de classe »), aux scènes qu’il a préféré ou détesté jouer, en passant par les difficultés liées à son rôle. Leonard Scheicher précise en effet que l’identification au personnage est essentielle pour donner au spectateur l’envie d’agir avec lui ; d’où la complexité d’incarner le personnage entièrement et traverser réellement les émotions qu’il éprouve.
« Quel aurait été votre comportement à la place de Théo ? », questionne alors une élève au sujet du choix cornélien auquel est soumis Théo dans le film (nous n’en dirons pas plus !). À cela, l’acteur répond qu’il aurait aimé pouvoir agir comme lui, mais qu’il n’en est pas certain étant donné la complexité de la situation. Enfin, pour le jeune artiste, ce film «célèbre le courage de la jeunesse et parle de liberté », dit-il simplement.
« Le théâtre offre des possibilités que le cinéma ne peut pas offrir »
La rencontre, placée sous le signe de la découverte, a aussi été l’occasion d’apprendre à connaître l’acteur sous un autre angle. Au fil des questions se dresse peu à peu son portrait : originaire de Munich, il déménage à Berlin où il débute ses études de théâtre. À 19 ans, il obtient son premier rôle, mais c’est en 2017 qu’il décroche le rôle le plus marquant de son expérience : celui d’un jeune boxeur, dans Es war einmal Indianerland. Ce dernier a en effet nécessité une transformation corporelle digne d’un athlète et beaucoup d’entraînement.
L’esquisse se précise, passant de ses modèles (qui ne sont autres que Robert De Niro et August Diehl) à ses projets futurs, comme se diriger vers la régie au théâtre. Théâtre qu’il adore fréquenter, car il permet d’interagir avec le public, ce que le cinéma ne permet pas.
L’entrevue a été appréciée par les élèves pour son interactivité et la forme de discussion qu’elle a prise. L’artiste, auquel on reconnaît une simplicité agréable, est à retrouver dans la série Das Boot, et cette année dans le film Hannes… A vous les soirées d’hiver devant un bon film !
Emma Theobald
Pour celles et ceux qui n’ont pu assister à la rencontre, nous reproduisons ci-dessous le questionnaire élaboré par les germanistes de madame Stievenard.
Enfin, nous publions ci-dessous les impressions de nos élèves de 1ère ABIBAC. Merci à eux et à leur professeur, Madame Stievenard !
La culture à Angellier 