Savant cocktail d’aisance et d’érudition pour la deuxième République du savoir

Ils l’ont fait. Malgré le trac d’une première fois, malgré la solennité du dispositif, et malgré l’exigence des questions posées par le public, nos onze lycéens ont parfaitement su exposer leurs idées sur « Rêves et cauchemars », la thématique à l’honneur pour cette deuxième édition du colloque de la République du savoir.

RD David Doucet

Premier à ouvrir le bal, Igor Blin (TL1 – Angellier), pour une plongée dans les méandres hallucinés d’Alice au pays des merveilles. Un exposé cohérent et soigné, servi par une assurance croissante dans la prise de parole publique. Pour une ouverture de colloque, l’objectif était plus qu’atteint, et la barre déjà bien haute. Félicitations.

Igor Blin (2)

Léanna Vandewalle (1S3 – Noordover) a pris le relais avec une allocution réussie sur le langage, à la lisière du rêve et du cauchemar. Une intervention mature et malheureusement lucide sur les enjeux philosophiques et politiques d’un appauvrissement du langage, redoutable prélude à un appauvrissement intellectuel…

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Intervenant suivant, Pierre Hallo (TL1 – Angellier). Surprenant l’auditorium de la Halle aux sucres par sa capacité à rebondir aux aléas du direct (un léger incident technique, notamment), Pierre a joint à son allocution plusieurs passages de piano joués en direct, pilotant ainsi notre voyage musical de l’onirique au cauchemardesque.

Pierre Halloo (1)

Joris Mastrilli (1S1 – Angellier) lui a emboîté le pas avec un exposé d’une rigueur quasi académique sur la fin de l’empire russe et le cauchemar de la famille Romanov. Un propos richement illustré, doté d’une réelle finesse d’analyse sur les liens entre l’histoire récente de l’ex-URSS et l’actuelle Russie de Poutine. Très prometteur.

Joris Mastrilli (5)

Pour la dernière intervention de la matinée, Lisa Gantois (1S1 – Angellier) a relevé le défi de nous sensibiliser au destin des équidés au travers d’une conférence intitulée « Le cheval et nous, violence de guerre et souffrance animale au XXe siècle ». Une prise de parole à la fois documentée et sensible (dans le sens le plus noble du terme), très riche d’enseignements éthiques.

Lisa Gantois (3)

Après une pause déjeuner bien méritée, le public de l’auditorium de la Halle aux sucres a écouté Ella Pidoux (Angellier – 1S2) pour « Le cauchemar d’être soi : volonté d’emprise et dissimulation dans les affaires Rocancourt et Romand ». Une narration enlevée doublée d’un regard affûté sur les événements. Tout y est.

Ella Pidoux (7).jpg

Alicia Merlin et Ivan Cleenwerck (Europe – 1S2), ont ensuite enchaîné avec un sujet d’actualité : celui de l’urgence climatique. Ou quand le rêve de tout-à-chacun (une escapade exotique à Saint-Barthélémy) se transforme en cauchemar dès lors que la nature s’en mêle (la catastrophe de l’ouragan Irma en 2017). Un aperçu très concret d’un tragique renversement de situation.

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Second binôme, Eva Saison et Khwala Brahimi (1S4 – Berthelot), pour un vibrant plaidoyer en faveur des réfugiés qui peuplent le Calaisis. Nourri d’un véritable travail d’investigation et d’une implication humaine sans faille (le papa de Khwala a notamment traduit les témoignages de réfugiés), l’exposé de nos deux étudiantes a été favorablement remarqué par Sandrine Lana, journaliste indépendante spécialiste des questions migratoires et présente dans l’assistance. S’en est suivi un intéressant débat sur ce qu’il est improprement appelé le « délit de solidarité ».

Eva Saison & Khwala Brahimi (3).jpg

Dernière intervention, et non des moindres, celle de François Vergneault (TS5 – Angellier) pour un brillant regard tout en nuances sur le drame de Waco, « un cauchemar américain ». Méconnue en France, cette tuerie ayant fait 82 victimes dont 21 enfants est pourtant considérée comme l’un des événements les plus catastrophiques outre-Atlantique. Liberté de croyance, rapport aux armes à feu, endoctrinement sectaire : tous les enjeux ont été subtilement interrogés par François, qui a soulevé les bonnes questions sur ce sujet délicat dans un traitement tout à fait équilibré et exhaustif.

François Vergneault (4).jpg

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Clos par l’intervention de David Doucet -rédacteur en chef aux Inrockuptibles– sur la posture du journaliste face au FN, ce deuxième colloque de la République du savoir a incontestablement comblé les attentes qu’il a suscité. L’exercice est maîtrisé. Voilà l’impression ressentie à l’écoute de nos onze lycéens. Tout ce que l’on peut dès lors espérer, c’est que la formule prenne encore davantage d’ampleur l’an prochain.

 

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